Depuis lundi 24 janvier 2022 et durant trois semaines, Tim et Bastien installeront leur food truck tous les midis derrière l’IAE Metz pour vous proposer un déjeuner sain et abordable, au prix de trois euros (un euro pour les boursiers). Ils travaillent sur ce projet depuis un an et se déplacent de campus en campus depuis le mois de septembre dans le but de lutter contre la précarité alimentaire des étudiants tout en leur proposant des menus sains. Nous sommes allés à la rencontre de Tim et Bastien pour en savoir plus leur projet.
Qui êtes-vous ? Quel est votre projet ? Comment ce projet est-il né ?
Nous sommes Timothée NICOLAS étudiants à l’école 42 à Paris et Bastien MALIAR étudiant à l’école des Mines de Nancy, amis de longue date.
Nous avons monté pas mal de projets ensemble : on a déposé un brevet, on est parti au Sénégal pendant un mois pour un projet solidaire. Ça coulait donc de source que nous allions faire d’autres projets ensemble.
En janvier 2021, il y a un an, on a trouvé une idée, celle d’essayer de répondre à la précarité alimentaire des étudiants qui est grandissante à cause de la crise sanitaire. Nous voulons apporter une alternative au système alimentaire pour être acteurs de la transition alimentaire. Il y a donc un double objectif pour nous : lutter contre la précarité alimentaire étudiante et accélérer la transition alimentaire sur les campus. Alors, nous avons réalisé une étude de marché, levé 70 000 euros et acheté un food truck dans lequel nous avons tout aménagé par nous-mêmes durant l’été. Sept mois après, nous avons commencé à nous rendre sur des campus étudiants.
Depuis septembre 2021, nous voyageons de campus en campus de l’Université de Lorraine. Nous restons à chaque fois 3 semaines sur le campus avant de bouger à nouveau. L’Université de Lorraine est notre principal partenaire. Nous cuisinons tous les midis ,excepté le mercredi, des menus à base de légumes bio et locaux. Ces menus sont proposés pour 3 euros aux étudiants auquel s’ajoutent 30 centimes de contenant. Nous invitons les étudiants à venir avec leurs propres contenants pour réduire l’impact de ce food truck.
Pour les boursiers, le menu revient à un euro.
Que souhaitez-vous apporter aux étudiants à travers ce projet ?
Premièrement, ce serait de favoriser l’alimentation saine et responsable. Pour cela, nous cherchons à redonner le goût de la cuisine, de l’alimentation de proximité et des fruits et légumes de saison. Ensuite, ce serait de les accompagner dans une démarche de transition alimentaire en leur donnant des idées de recette, en discutant avec eux. Nous organisons des événements de sensibilisation notamment un qui s’appelle l’Apple Day où durant une journée des pommes sont mises à disposition gratuitement sur le campus. Les étudiants y ont donc libre accès. C’est à travers ces petits projets que nous essayons de faire en sorte que l’étudiant puisse mieux se nourrir chez lui ainsi que sur son campus.
D’où viennent les matières premières ?
Elles viennent de maraicher du coin, nous nous faisons livrer majoritairement par des maraichers bio.
Ce que nous n’arrivons pas à avoir dans l’agriculture locale, nous sommes obligés de le prendre en grande surface. Cependant, nous essayons de réduire les quantités de matières premières en grande surface au profit de matières premières locales et bio.
Pourquoi cette idée de plats sains à prix abordables ?
Si nous voulons lutter efficacement contre la précarité alimentaire étudiante, nous n’avons pas d’autres choix que de proposer des prix abordables. De plus, étant honnêtes avec nous-mêmes, nous avons conscience que lutter contre la précarité ce n’est pas seulement leur donner un paquet de pâtes, c’est aussi assurer une bonne alimentation et aider l’étudiant dans cette démarche.
Globalement, est-ce que le projet est un succès ? Êtes-vous satisfaits du chemin parcouru depuis que vous avez commencé à vous installer sur les différents campus ?
Oui, tout à fait. On arrive à vendre 70 repas tous les midis avec des étudiants que nous devons, malheureusement, refuser à la fin. Ils sont très friands de notre nourriture à base de légumes bio. Ça peut paraître étonnant, mais le travail que nous fournissons explique assez bien pourquoi les étudiants reviennent. Nous constatons qu’avec la dynamique que nous créons sur les campus, les étudiants changent leurs regards sur les légumes.
Il est vrai que nous sommes satisfaits de notre chemin, quand on pense à tout ce que nous avons réussi à faire en si peu de temps. Nous sommes très fiers, mais nous sommes surtout très contents de voir que ça va perdurer puisqu’en février. En effet, nous allons recruter deux nouveaux étudiants pour qu’ils puissent continuer le projet.
Pensez-vous à vous développer ?
On y a pensé. Pour l’instant, nous nous concentrons entièrement à ce premier food truck. Nous essayons de nous assurer qu’il continuera de fonctionner avec les bons objectifs. Pourquoi pas essayer de développer ce projet ailleurs, ce serait vraiment incroyable.
Est-ce que vous avez d’autres projets à l’avenir pour améliorer la vie étudiante et particulièrement l’alimentation des étudiants ?
À l’avenir par rapport au food truck, nous allons essayer de repenser notre stratégie lorsque nous arrivons sur un campus afin d’avoir encore plus d’impact. Et notamment l’impact que nous pouvons avoir auprès des CROUS en discutant avec les acteurs de l’alimentation durable, les CROUS, l’Université de Lorraine et les organismes publics. Nous essayerons de promouvoir auprès d’eux un nouveau style alimentaire. En bref d’accélérer la transition alimentaire !
Pour finir, envoyez-nous un mail : Voir l'email, nous serions ravis de recevoir l'aide et le soutien d’un nouvel étudiant, de toute sa motivation, de tous ses talents et de ses idées. Il en ressortira forcément quelque chose de bon, ce serait un réel plaisir pour nous.
Photo : Service Communication de Mines Nancy.